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Où l'on pénètre dans la forêt

auseuildelanuit

Dernière mise à jour : 4 nov. 2020

« Le gamin marche autour de la cahute et ses pas martèlent un silence stupéfiant. On raconte que la vieille femme puise ses forces dans celles de la forêt et que, petit à petit, elle vide la nature alentour de toute substance. Devant une telle absence de vie, rendue plus inquiétante encore par la noirceur, il est difficile de ne pas accorder quelque crédit à cette idée. Au dos de la cahute, un tas de bûches gît sous un auvent de guingois, et 200 se saisit de la plus proche. Une araignée grosse comme le poing détale alors et se cache sous le bois. Il y a donc encore de la vie ici, constate l’enfant – non sans trembler en songeant que l’araignée pourrait venir courir sous sa couverture cette nuit – et il faut parfois savoir regarder ce qui se cache sous l’écorce pour se faire une idée juste des choses. »





Au départ de ce récit, il y a une image : celle d'un enfant perdu dans la forêt, en quête d'un secret qui le terrifie et l'attire tout à la fois. Un roman teinté de poésie, parcours initiatique et voyage au coeur des hommes et de la nature. Les éditions du Vistemboir en on fait un très bel objet (illustration de couverture et mise en page : Antoine Perus) que vous pouvez commander dans toute bonne librairie ou, à défaut, sur le site de l'éditeur :


« Au-dessus, le ciel est aussi gris que la roche ; il déroule des chapelets de nuages bas venus d’autres pays, des nuages qui ne parlent pas notre langue, sans doute, mais qui nous révéleraient des vérités que nous ne soupçonnons même pas, si nous pouvions les interroger. L’étranger les interroge du regard, et n’obtient pas de réponse. Il leur demande pourtant bien peu, des questions simples dont tous les nuages connaissent sûrement la réponse mais qu’il n’est pas si facile de leur faire avouer. Par exemple, il aimerait savoir pourquoi des gens de cette région sont retrouvés morts, l’intérieur de leurs entrailles étalé au grand jour comme si l’on pouvait y lire l’avenir. Il aimerait comprendre pourquoi la voix du maire lui demande de partir. L’étranger vient d’un lieu où l’on ne refuse pas l’aide du voyageur. »


Le regard de Laure Marchal sur ce roman :

"Peut-on échapper à un destin scellé dans un chiffre ?

Franck Achard situe ce roman envoûtant dans un village de nulle part, clos de forêt, dans lequel chaque habitant reçoit, en guise de patronyme, un numéro inscrit dans une suite fermée qui se limite à 200.

La succession de ces substitutions, la mort de l’un faisant basculer son numéro sur celui qui vient de naître, interroge ce qui pourrait introduire du jeu, ouvrir sur l’inconnu, l’étranger mais aussi le « je »…

Pas de zéro dans ce comptage implacable, pas de signe référencé au vide. Personne, pas même « l’Ancienne », ne peut endosser ce point d’origine.

Dans cet univers totalitaire, la tentation démiurgique d’officier à l’ordonnancement des naissances ne peut qu’engendrer le chaos…

Au fil d’un texte éminemment poétique, Franck Achard égrène ses questions, comme des « murmurations » au cœur d’une nature omniprésente, trouée par l’horreur du monstrueux et de la mort.

C’est l’Enfant, investi par le groupe d’une fonction sacrificielle, qui nous fraie un chemin dans la forêt. Par son audace et l’éveil aux frémissements du désir, il affronte l’épreuve de la perte et « comme une flèche lancée à pleine vitesse », va ouvrir l’horizon et rompre le cycle des répétitions.

Récit initiatique à l’écriture miroitante, plongée épique dans les espaces troubles de la psyché."



Sélection du prix Alain Spiess 2020.

Sélection du prix littéraire de la ville de Caen 2021.

 
 
 

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