Le ciel presque
Dans sa chambre pleine de nuit, Malou ne dort pas : elle parle fort pour tenir éveillée celle qui partage sa chambre, dessine dans la purée, joue à la marelle, toujours en équilibre sur un seul pied. On dit qu’elle fait tout à moitié. Lire ? Elle sait… presque ! Pourtant, elle préfère se réfugier dans un monde de bonbons, de sucre glace et de saucisses plutôt que d’affronter le carnet où l’attendent tous les mots du monde. Un carnet noir comme un loup. Mais comment rompre les liens qui nous attachent au passé quand la peur est là, tapie entre les pages ?
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Extrait
(Petite chambre pleine de nuit)
Moi, moi, moi
Je suis l’amoureuse /
/ L’amoureuse de la nuit
J’ai pas besoin d’un amour du jour
D’un amour toujours, bla bla bla
Comme dans les histoires, et bla bla bla
J’ai pas peur, j’ai jamais presque peur
Je me cache pas, on me cache, des fois,
mais moi je me cache jamais presque
(Elle gratte le mur)
J’aime bien quand c’est calme, quand on entend des bruits petits
C’est moi qui fais les bruits
(Elle frappe le sol de son pied)
Aïe ! Même pas mal
J’ai pas mal trop, là on est pas mal trop
Allume ta lampe
J’aime pas la lumière beaucoup
Allume, je te dis
Pourquoi tu chuchotes ?
C’est pas parce qu’il fait nuit qu’on peut pas parler fort !
Tout le monde dort
Non, pas tout le monde
Je dors pas, moi